Fouilles du théâtre

Histoire du site

Mais qu’est-ce que le Fâ ?

C’est le nom du lieu-dit sur lequel se trouve le site archéologique de Barzan.

Dans un panorama exceptionnel au-dessus de l’estuaire de la Gironde, le site archéologique du Fâ à Barzan, en Charente-Maritime, vous accueille pour un voyage dans le monde gallo-romain. Véritable gisement pour les scientifiques, il dévoile peu à peu une ville portuaire antique, l’une des plus importantes de la façade atlantique ayant joué un rôle économique de premier plan en lien avec Mediolanum (Saintes).

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« Le Fâ avant le Fâ »

L’agglomération antique du Fâ n’est pas une création ex nihilo, une « ville champignon » qui serait soudain apparue sur ce coin de terre saintongeaise lors de l’avènement d’Auguste, à Rome, en 27 avant notre ère. Elle ne représente qu’une étape, sans doute la plus importante et la plus visible aujourd’hui, d’une occupation pérenne du site amorcée bien des siècles auparavant.

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5 000 ANS D’HISTOIRE

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Le camp néolithique de La Garde

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À 800 m à l’est du musée du site du Fâ, la colline de La Garde, signalée par un amer d’époque moderne, domine de ses 50 mètres un vaste horizon terrestre et maritime. En raison de cette situation privilégiée, les hommes se sont installés sur ce plateau depuis une époque très éloignée. Au XIXème siècle, ce site était connu grâce à des ramassages de surface ; Eutrope Jouan, historien local, en témoigne dans une note de 1877 :

« Les pierres polies trouvées en la commune de Barzan, au lieu dit La Garde, paraissent antérieures à l’occupation romaine. ….. On y trouve des haches polies, des pointes de flèches …..la plupart brisées, que le soc de la charrue déterre. Il est fâcheux qu’on ne puisse y faire des fouilles, car il existe, dans une certaine proportion des champs, des scories de fer et des débris qui accusent un établissement important. »

Eutrope Jouan

Il fallut attendre 1975 et les photographies aériennes de Jacques Dassié pour découvrir que ce site était fortifié.

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Un dépôt de l’âge du Bronze

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5000 ans d'Histoire

En 1980, au lieu dit Les Piloquets, sur le versant Nord-Est de la colline de La Garde, Robert Colle, alors professeur au lycée de Royan, identifia une série de haches en bronze, datant d’environ 1800 av. JC. Elles sont actuellement visibles dans le musée de site (prêt du musée de Royan).

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À l’emplacement de la ville gallo-romaine : cinq siècles d’occupation attestée

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Les niveaux pré-romains ont semble-t-il été repérés pour la première fois par L. Basalo dans une série de sondages effectués à l’aplomb du podium du temple circulaire dans les années 1935-1937. Désignés alors sous le terme générique de « couche noire », ces niveaux ont ensuite fait l’objet d’une observation limitée par J.-P. Mohen en 1970 puis ont été atteints en plusieurs points par les fouilles conduites par P. Aupert et R. Baupoux sur le temple et ses abords entre 1994 et 1997. De 1998 à 2004, les zones protohistoriques ont été explorées par K. Robin dans l’environnement du grand sanctuaire.

Enfin, de nombreux indices suggèrent que ces niveaux sont également conservés sous le quartier des thermes. Les sondages pratiqués permettent maintenant de préciser la chronostratigraphie du gisement, mais leur exiguïté limite considérablement les possibilités d’interprétation quant à la nature du site. L’étude conjointe des mobiliers céramiques et métalliques, récemment achevée, montre toutefois une continuité de l’occupation qui peut être scindée en trois grands « horizons » chronologiques depuis la fin du premier âge du Fer jusqu’à l’époque romaine.

Quelle que soit la nature de l’occupation du Fâ et son évolution de la fin du premier âge du Fer au début de l’époque impériale, les données actuelles indiquent qu’il s’agit à l’évidence d’un site majeur pour la connaissance de la protohistoire régionale.

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Voir les fouilles des vestiges d’époque romaine.